Pour satisfaire leur passion du cinéma, les spectateurs se tournent vers l’offre attrayante des plateformes de streaming, au moment où l’industrie cinématographique fait face à une crise sans précédent suite à la Covid-19. Entre reports et annulations, le sort infligé aux grandes sorties cinéma et autres productions audiovisuelles laisse perplexe les professionnels du secteur. L’ISCPA vous propose un récapitulatif des reports et annulations de certaines sorties ciné très attendues et d’autres productions audiovisuelles moins connues.
#1 Effacer l’historique
Cette comédie très attendue de Gustave Kervern et Benoît Delépine a décroché l’Ours d’argent à Berlin et devait sortir en salles le 22 avril. Cependant, elle a finalement été décalée au mois de septembre. « La décision n’a pas été facile à prendre. C’était notre plus grosse sortie de l’année, sur laquelle nous avions engagé le plus d’investissements », a déclaré Alexandra Henochsberg, directrice d’Ad Vitam, société distributrice du film.
#2 Adolescentes
Le film documentaire de Sébastien Lifshitz narre l’histoire de deux adolescentes pendant 5 ans, de leurs 13 ans à leurs 18 ans. Il devait sortir le 25 mars prochain, mais a été reporté, dans un premier temps au 3 juin, puis au 9 septembre.
#3 James Bond
L’agent 007 ne sera pas de retour cette année ! Les studios MGM et Universal ont annoncé, le 2 octobre, un nouveau report du 25e opus de la fameuse série, « No time to Die » (« >Mourir peut attendre). Initialement prévue en novembre prochain, la sortie du long-métrage est reportée au 2 avril 2021 afin qu’il puisse être vu par un public mondial.
#4 Sans un bruit 2
Le thriller de John Krasinski sortira plus d’un an après la date de sortie initiale qui devait être le 18 mars 2020. Le film d’horreur a d’abord été décalé début septembre, mais Paramount a modifié ses plans de sortie pour un grand nombre de ses films dont « Top Gun Maverick » et « Sans un bruit 2 ». Ce dernier n’arrivera finalement en salles, aux États-Unis, que le 23 avril 2021.
#5 Avatar 2
La pandémie a contraint le réalisateur James Cameron à retarder la sortie d’Avatar 2 à décembre 2022 au lieu de décembre 2021. « Avant la COVID-19, tout était en bonne voie pour vous apporter la première suite en décembre 2021. Malheureusement, en raison de l’impact de la pandémie sur notre calendrier, il ne nous est plus possible de respecter cette date », a-t-il expliqué.
Les médias français forcés de s’adapter
De nombreux médias ont revu leurs dispositifs et pris des mesures pour faire face à la pandémie. TF1 a décidé de remplacer le public de « Téléfoot » et « C’est Canteloup » par des salariés ou des enfants de salariés.
Canal + lui a emboîté le pas en appliquant la même mesure pour « Clique », animé par Mouloud. La chaîne est allée encore plus loin en se privant complètement du public de « L’info du vrai », présentée par Yves Calvi, en raison de la petitesse du plateau.
Quant au tournage de « Demain nous appartient », diffusé sur TF1, il a été interrompu pour quinze jours. La saison 5 de « Ninja Warrior », présentée par Denis Brogniart, Christophe Beaugrand et Iris Mittenaere, a été, quant à elle, annulée. Les tournages de « District Z » et « The Voice » ont subi le même sort. « Un si grand soleil », le feuilleton de France 2, est suspendu depuis le lundi 16 mars. La chaîne avait alors déclaré que « la durée de cette suspension dépendra de l’évolution de la situation ». Sur France 3, le « Concours de danses folkloriques régionales », qui devait se tenir en Alsace, ainsi que « Plus belle la vie » ont aussi été reportés.
Quels sont les impacts de ces reports et annulations ?
En France, le service des études et statistiques du Ministère de la Culture a mené, dès mars, une enquête auprès de 7800 acteurs des différents secteurs culturels, dont le cinéma et l’audiovisuel, pour mesurer à court et moyen terme l’impact économique de la crise sanitaire sur ces domaines.
L’enquête révèle que 46 % des acteurs ont eu recours au chômage partiel et que la pandémie causera un recul moyen de chiffre d’affaires de 25 % au moins en 2020, soit une baisse de plus de 22,3 milliards d’euros.
Avant la crise, le secteur générait un chiffre d’affaires de 97 milliards d’euros pour une valeur ajoutée de 47 milliards d’euros. Avec un secteur composé de 79 800 entreprises, la culture représente 2,3 % de l’économie. Les conséquences de la pandémie de Covid-19 diffèrent d’un secteur à l’autre, mais les secteurs du cinéma et de l’audiovisuel essuient 22 % de perte de chiffre d’affaires.
À l’échelle mondiale, l’Unesco prévoit des pertes estimées à plus de 10 milliards de dollars US pour l’industrie cinématographique.
Une facture salée pour Hollywood
À Hollywood, les studios font d’énormes efforts depuis la mi-mars pour continuer à tourner malgré la pandémie. Les immenses plateaux de tournage sont encore fermés, sans avoir plus de visibilité quant à leur date de réouverture.
Rien qu’en Californie, le business du cinéma américain a employé 722 000 personnes en 2019. Année pendant laquelle les salaires ont totalisé 68 milliards de dollars, selon la Motion Picture Association. La California Film Commission évalue la contribution de l’industrie du cinéma dans les caisses de l’Etat à 2,4 milliards de dollars.
Il est clair que 2020 est une année à oublier pour Hollywood. The Hollywood Reporter rapportait déjà en mai que les grands studios américains pourraient enregistrer 17 milliards de pertes !
TV linéaire : la crise enfonce le clou
Avant la crise, les prévisions de croissance à l’horizon de 2023 pour la TV linéaire étaient pessimistes pour les marchés matures. Et pour cause, le secteur fait face à une rude concurrence de l’OTT en clair comme payant, qui dépasse de loin la vitesse de croissance de la télévision.
La crise de la Covid-19 ne fait que ponctuer et renforcer ces tendances. Pendant le confinement, on a assisté à une remarquable hausse des abonnements aux plateformes de SVOD (Netflix, Disney+ et Amazon Prime), notamment aux États-Unis et au Canada. Sur fond d’un marché audiovisuel mondial accusant une baisse de 25 milliards d’euros par rapport aux prévisions d’avant-crise, les observateurs s’attendent à ce que le secteur de la SVOD génère près de 10,5 milliards d’euros en 2023. C’est plus que ce qui était prévu avant la crise. La SVOD a donc bien tiré son épingle du jeu et se hisse même à la 3e place des revenus audiovisuels en 2020.
Malgré la crise, les secteurs de la production cinématographique et audiovisuelle demeurent dynamiques et rebondissent rapidement. Les recrutements devraient également reprendre rapidement à partir de 2021. Si l’univers du cinéma et de l’audiovisuel vous passionne et que vous envisagez d’y faire votre carrière, alors n’hésitez pas à opter pour les formations en production de l’ISCPA, l’école de référence du Groupe IGS pour la production, le journalisme et la communication !