Le célèbre tapis rouge et la traditionnelle montée des marches n’auront pas lieu cette année. La 73e édition du Festival de Cannes, comme les autres événements phares du printemps et de l'été, n’échappe pas aux conséquences de la crise du Covid-19.
Emmanuel Macron a déclaré, le 13 avril 2020, que les festivals et événements rassemblant des foules ne pourront se tenir avant mi-juillet. Par conséquent, les organisateurs du festival ont annoncé dans un communiqué publié le 14 avril que « le report envisagé à fin juin-début juillet n’est plus possible à cette date. Il apparaît désormais difficile de penser que le Festival de Cannes puisse être organisé cette année sous sa forme initiale ».
Le festival pourrait exister sous une autre forme
Considéré comme l’un des festivals les plus distingués du cinéma mondial, Cannes voit, chaque année, l’organisation d’événements parallèles, dont la Quinzaine des Réalisateurs, la Semaine de la Critique et l’ACID (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), tous annulés !
Le Festival de Cannes, pour sa part, pourrait exister cette année sous une autre forme qui n’a pas encore été définie par ses organisateurs. Le délégué général du festival, Thierry Frémaux, a annoncé avoir entamé des consultations en France et à l’étranger pour « étudier l’ensemble des éventualités permettant d’accompagner l’année cinéma en faisant exister les films de Cannes 2020 d’une manière ou d’une autre ».
S’agira-t-il d’un festival virtuel ou d’une version plus légère programmée à une date ultérieure ? Les organisateurs ne laissent filtrer aucune information, mais on sait néanmoins que Frémaux écarte la possibilité d’organiser un festival virtuel avec diffusion numérique des œuvres ayant pu figurer en compétition.
Un marché virtuel du film en juin
Le festival, en plus d’accueillir la compétition annuelle, offre aux acteurs de l’industrie du cinéma une précieuse occasion de conclure des accords de distribution, entre autres opportunités. Mais maintenant que l’édition 2020 du festival de Cannes est annulée, les négociations en tête à tête n’auront pas lieu cet été.
Pour faire face à cette situation, le Marché du Film de Cannes, plate-forme commerciale du Festival créée en 1959, a décidé de mettre en place un marché virtuel complet du 22 au 28 juin. Jérôme Paillard, responsable du Marché du Film, avait précédemment déclaré qu’il envisageait d’utiliser Cinando, l’outil numérique du Marché du Film, ainsi que d’autres applications telles que Zoom, pour mettre en place une confédération virtuelle permettant des projections.
Ce marché virtuel s’adressera à un plus grand nombre d’agents de vente et de distributeurs d’art. Ces derniers sont d’ailleurs sous pression et doivent trouver des acheteurs afin de récupérer leurs prêts. Les investisseurs privés, qui jouent un rôle important dans le financement de ces films, sont également désireux de récupérer leur investissement le plus rapidement possible compte tenu du contexte instable.
« Il faut des vendeurs et des acheteurs pour qu’un marché fonctionne, mais à part trois ou quatre distributeurs financièrement solides sur les principaux marchés, la plupart ne pourront pas faire de nouvelles acquisitions avant la fin de 2020 », explique Jérôme Paillard. En effet, de nombreux distributeurs indépendants sont confrontés à la dure réalité de la fermeture des salles de cinéma et devront reprogrammer une multitude de films au cours du second semestre.
Le Marché du film est considéré comme le plus grand et le plus important marché pour le secteur du film indépendant, devant l’EFM à Berlin et l’AFM à Los Angeles.
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