TRAVAUX éTUDIANTS JOURNALISME
Journalisme et biodiversité: former une nouvelle génération de reporters engagés

Le 16 mai 2025, nos étudiants en deuxième année du Bachelor Journalisme ont participé à la conférence « La biodiversité, un sujet médiatique ? », qui s’est tenue à La Sucrière (Lyon) dans le cadre de l’événement « ICI, on agit » organisé par le groupe EBRA. Cette rencontre a été rendue possible grâce à notre collaboration avec Reporters d’Espoirs, un acteur majeur du journalisme de solutions. Une opportunité inestimable pour nos aspirants journalistes de dialoguer avec des experts dévoués, d’approfondir des méthodes innovantes et de saisir plus clairement l’importance et la manière d’aborder le vivant dans les médias contemporains.
La biodiversité, un sujet encore trop absent dans les médias
« La biodiversité est présente dans tous les domaines : économie, société, politique… » Et néanmoins, elle demeure insuffisamment couverte, voire négligée. » Gilles Vanderpooten, directeur de Reporters d’Espoirs, a fait cette observation.
Une observation soutenue par les données : sur deux décennies, le pourcentage de journalistes formés dans le domaine scientifique est tombé de 12 % à seulement 3 % d’après la CCIJP qui délivre les cartes de presse. Conséquence : Un manque de compréhension ou une crainte de mal expliquer, une tendance à éluder ces sujets ou à les réduire à l’extrême.
Et la crise a également un impact sur les rédactions elles-mêmes : une diminution du nombre de journalistes, une réduction des ressources disponibles et moins de temps pour mener des enquêtes, explique-t-il. Cela n’aide pas à aborder sérieusement des problématiques aussi techniques que celles des écosystèmes ou des conséquences du changement climatique.

Le journalisme de solution : informer autrement
Floriane Vidal, coordinatrice du Lab Biodiversité chez Reporters d’Espoirs, défend le journalisme de solutions, une approche exigeante qui vise à élucider et démontrer qu’il est possible d’agir. Elle souligne qu’il ne s’agit pas d’être dans une approche purement optimiste, mais de saisir les contraintes et de questionner les répercussions de chaque action -ici en faveur de l’environnement-, tout en évitant le piège du catastrophisme.
Ce message est partagé par l’ensemble des intervenants, Muriel Florin (Le Progrès), Anne-Cécile Bras (RFI), Thierry Lengagne (chercheur au CNRS et président de la LPO de l’Ain) et Arnaud Piel (Office Français de la Biodiversité). Ensemble, ils soulignent l’importance de mieux former les futurs journalistes et de réinventer les formats pour convaincre efficacement, rappelant que « il ne suffit pas d’avoir raison pour convaincre ».
Une pédagogie tournée vers l’avenir
Au sein de l’ISCPA, cette approche du journalisme méthodique, curieux et constructif est entièrement incorporée dans le cursus. Dans notre Mastère Journalisme, nous formons nos étudiants à combiner différentes méthodes : enquête, données, culture scientifique, investigation et journalisme axé sur les solutions.
Gilles Vanderpooten salue cette dynamique : « Ce partenariat est logique. Vos étudiants posent des questions pertinentes et s’efforcent de comprendre en détail. Ils contribuent également à l’évolution de nos réflexions. »
En effet, cette conférence s’aligne avec notre partenariat continu avec Reporters d’Espoir, un acteur précurseur du journalisme qui s’intéresse aussi aux solutions. Elle reflète aussi notre volonté d’exposer nos étudiants à des voix engagées et éclairantes. Dernier exemple en date : la masterclass du jeudi 22 mai avec Nina Fasciaux, à l’occasion de la sortie de son livre Mal entendus. Les Français, les médias et la démocratie (éditions Payot). Elle y a livré une analyse à la fois lucide et engagée, qui a profondément résonné avec les enjeux explorés dans notre formation.
Depuis de nombreuses années, l’ISCPA accorde une grande importance à la mise en relation de ses étudiants avec des professionnels du secteur, afin de les préparer à un journalisme engagé, informé et en phase avec les défis du monde réel.
